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Campagne du Soldat André ANDRIEUX

83éme Régiment d'Infanterie




André ANDRIEUX est condamné le 22 novembre 1904 par le tribunal de Lyon à 5Frs d'amende pour rebellion et ivresse. Il est de nouveau condamné par le même tribunal à 15 jours de prison pour vol le 25 mai 1905.


André ANDRIEUX est appelé à l'activité le 9 octobre 1905. Il arrive au 63ème Régiment d'Infanterie, cantonné à Limoges.

Il est envoyé dans la disponibilité le 28 septembre 1907, un certificat de bonne conduite lui est accordé.


Il fait deux périodes au sein du 63ème Régiment d'Infanterie, la première du 24 août au 15 septembre 1910, la seconde du 11 au 27 avril 1912.


Rappelé à l'activité par décret du 1er août 1914, il arrive au Corps le 4 août 1914 et embarque en chemin de fer pour l'Argonne.


C'est à pied que le Régiment s'engage dans la grande bataille des Ardennes. Après avoir traversé les bois de Varennes et La Ferté, le canon gronde dès le 18 août. Victorieux lors de l'offensive du Luxembourg belge les 22 et 23 août, le repli est ordonné. Le Régiment fait demi tour dans la Forêt d'Orval et est chargé de couvrir la retraite du 12ème> Corps d'Armée.



Le combat de Blagny (24 août).




Le 24 août à 13 heures, près du village de Blagny, le 1er Bataillon se porte à l'attaque de l'Infanterie ennemie. Plusieurs charges à la baïonnette stoppent les allemands. Le Bataillon a perdu une centaine d'hommes mais a réussi à retarder le passage de la Chiers par l'ennemi.






Le combat de La Besace (28 août).



Il faut empêcher l'Allemand de franchir la Meuse. A la lisière du bois de Yoncq, près de la Besace, des attaques acharnées sont repoussées. par trois fois, durant 3 heures, les attaques ennemies se brisent sous les feux nourris des mitrailleuses françaises. Mais le 2ème Bataillon doit faire face à un ennemi plus nombreux et plus acharné, il lutte corps à corps et subit des pertes élévées. Cette résistance permet au Régiment de s'installer sur une ligne de repli marquée par les hauteurs boisées de Stonne. le Régiment a perdu 9 officiers et 724 hommes.



C'est lors de ces combats de la Besace que périrent de nombreux poilus limousins : 863 combattants nés en Haute Vienne sont morts le 28 août 1914, dont 156 à La Besace, jour le plus sanglant de la Première Guerre Mondiale pour le département..


Dès le lendemain la retraite reprend. Le 63ème toujours en arrière-garde gagne la ligne de l'Aisne.



L'engagement de Souain (3 septembre).



Le 2 septembre le 63ème est dans la région de Souain en Champagne pouilleuse sa mission étant de protéger la retraite d'autres éléments engagés plus au nord. Couchés dans les fossés de la route pendant 4 heures, les hommes dirigent un feu précis sur l'ennemi qui essaie de déboucher des lisières à 800 mètres. Le 1er Bataillon continue à protéger le repli des unités qui ont rompu le combat.





L'engagement de Marson (4 septembre).



Après une longue marche vers le sud de Suippes sur Marson, le 3ème Bataillon entre en contact avec l'ennemi par surprise. Pendant la grande halte, il essuie le feu allemand. La 9ème et 10ème Compagnies arrêtent l'ennemi par des feux de salve bien ajustés et le tient ainsi à distance respectueuse.

Le lendemain le Régiment s'embarque pour Vitry le François quelques heures avant l'arrivée des Allemands, et descend à Braux le Grand. C'est la dernière étape de la retraite, après 36 heures de repos réparateur, le Régiment s'engage dans la bataille de la Marne



La Bataille de la Marne - Les combats de Sompuis (8 - 10 septembre) - La poursuite.


Le 8 septembre, le 63ème installé près de Sompuis, au sud ouest de Vitry le François, brise une contre-attaque allemande menée par des forces considérables. Dans la journée du 9, le 63ème passe à son tour à l'attaque et refoule l'ennemi qui se fait massacrer sur place, nos pertes sont faibles. C'est la victoire ...!

On entre dans Sompuis. On traverse la Marne. On marche vers le Nord sur l'ennemi qui laisse de nombreux prisonniers. Lors de cette déroute les vandales ont laissé partout des marques de leur passage, à Sainte Menehould, à Souain, à Somme-Py, à Somme-Tourbe. Le 17 septembre on s'arrête à la zone boisée de Perthes les Hurlus, l'ennemi s'étant retranché dans ses positions.



La guerre de mouvement est terminée.



La première Bataille de Reims.

Le 18 septembre le Régiment regagne le Camp de Châlons et se rend ensuite dans la ville que l'ennemi a abandonnée afin de s'établir sur les hauteurs de Berru.

Le 22 septembre, à son arrivée au Belvédère sur la butte de Pommery où un obus tue 22 hommes et en blesse 22 autres, le Régiment s'installe en première ligne, le long de la voie ferrée, sur un front de 6 km, du quartier de Cavalerie à Saint Léonard.



La Bataille de l'Aisne est engagée depuis une semaine et Reims est âprement disputé.

Dès le lendemain ordre est donné de faire des progrès sur tout le front. Le 2ème Bataillon fait un bond de 200 mètres. Le 24 septembre, les deux autres Bataillons font à leur tour un bond de 400 mètres. Le 25 balayé par l'artillerie et le feu des mitrailleuses ennemies le Régiment gagne encore du terrain et dépasse les premières tranchées allemandes, perdant 150 hommes.

Le lendemain, à la faveur d'un brouillard épais, le 2ème Bataillon subit une attaque à la baïonnette aux abords de la ferme de la Jouissance. Les sections de tête sont débordées et rejetées sur la voie ferrée. Un Commandant, un grand nombre d'Officiers et de chefs de section se font tués. La résistance s'organise derrière le canal. Les Prussiens se font fussiller à bout portant, ils se font tuer ou se rendent ou se replient. Le 2ème Bataillon a perdu 11 Officiers et 559 hommes, alors que les Allemands ont laissé un millier de cadavres sur le terrain. Les positions perdues sont réoccupées.

Quelques jours après le Régiment est relevé mais malgré son excessive fatigue, il repart le 30 septembre pour la région d'Auberive. Le lendemain les tranchées à l'ouest de la ferme des Wacques sont reprises.

Le 7 octobre il occupe les tranchées en avant de la Suippe, devant Saint Hilaire le Grand, puis le 16 celles en face d'Auberive. Les hommes apprennent à veiller, à travailler, à améliorer sans cesse les positions et les abris. Aucune opération importante n'est à signaler. Quelques patrouilles et reconnaissances sont suivies d'accidents assez fréquents.

Relevé le 18 décembre le Régiment est désigné pour attaquer les positions allemandes devant Jonchery sur Suippes. L'ennemi tient une crête dominant la vallée de l'Aisne. Il est prévu de prendre 2 saillants de tranchées : le Bois A et le Bois B. Le 21 décembre les Compagnies des 1er et 3ème Bataillons sortent de la tranchée, mais les batteries et les mitrailleuse adverses déclenchent un feu terrible sur les assaillants. L'attaque est arrêtée, le Régiment a perdu 11 Officiers et 400 hommes.

Le Régiment assure jusqu'au 23 mars 1915 la garde de ce secteur.



Attaques de Regnéville en Haye, le Bois de Mortagne - le printemps 1915 en Lorraine.



Relevé fin mars, le Régiment se rend en Lorraine et reçoit l'ordre d'attaquer le 3 avril dans le secteur de Regnéville, entre le Bois de Le Prêtre et le Bois de Mortmare au coeur de la Haye. A 7 heures du soir les 3 Compagnies du 2ème Bataillon sautent dans la tranchée ennemie et font 12 prisonniers.

Le 4 avril, à la nuit tombante, un nouveau bond est effectué entre Regnéville et Fey en Haye.

Le 5 avril, la 10ème Compagnie a pris pied dans la tranchée allemande sous une grêle de projectiles. La 1ère Section de la 12ème Compagnie s'est maintenue sur ses positions mais a perdu les trois quart de son effectif.

Après une longue journée sous les bombes le Régiment est relevé. Il a perdu 15 Officiers et 500 hommes.

Après quelques jours de repos le Régiment se porte au nord du village de Flirey.

Le 5 mai, à 7 heures le 1er Bataillon attaque. la 2ème Compagnie enlève la première ligne de tranchées. La 3ème Compagnie dépasse les objectifs assignés et fait des prisonniers. Malgré des tentatives allemandes les positions restent en nos mains.

Le Régiment tient encore le secteur de Flirey pendant 6 semaines puis il est transporté dans les environs d'Amiens.



André ANDRIEUX passe au 83ème Régiment d'Infanterie le 21 juin 1915.


Le 83ème devra combattre jusqu'en janvier 1916 dans cette région.

A peine reposé des fatigues endurées à Perthes, le Régiment rentre dans la mêlée. Le combat s'ouvre le 9 mai. Le corps est cantonné à Mont-Saint-Éloi. Les 13, 14 et 15 mai, un Bataillon attaque cinq fois le bois de Carency et la sucrerie de Souchez, par un temps épouvantable, dans un terrain détrempé. Il repousse deux contre-attaques et subit sans faiblir les bombardements ennemis qui le déciment.

le 13, sont exécutées plusieurs reconnaissances des plus périlleuses. Les hommes rapportent des renseignements précieux, puis participent à l'attaque menée par le Bataillon. Lorsque l'ennemi tente de contre-attaquer les positions conquises par nous, il trouve en face de lui des hommes déterminés qui opposent à son élan un obstacle infranchissable.

Le 15 est une rude journée.on monte à l'assaut des formidables retranchements conquis de haute lutte. Le Régiment, destiné à une autre tâche, est envoyé au repos à Wanquetin.

Le régiment doit participer, le 16 juin, à une nouvelle offensive :il faut attaquer les forces ennemies établies au nord de la Scarpe, dans la région de Chantecler. L'assaut est fixé pour le lendemain à 12 heures 15. A l'heure marquée, sous un soleil de plomb, de longues lignes de tirailleurs sortent successivement des tranchées. Elles avancent lentement dans la campagne silencieuse vers les positions adverses qu'une ondulation légère du sol les empêche d'apercevoir. Leur mouvement peu à peu s'accélère, elles arrivent en courant presque au sommet de l'éminence d'où elles s'élanceront, au pas de charge, sur les Allemands. Mais, la plaine soudain s'emplit de vacarme. Tandis que, derrière nos soldats, les obus ennemis s'écrasent à grand bruit sur nos retranchemen l'éclatement sec et les sifflements plus rapprochés des balles agacent leurs oreilles. Puis, le barrage recule : les fusants éclatent au-dessus des vagues d'assaut. Dans le nuage de poussière épaisse et de fumée âcre, dans le bruit déchirant de ferraille brisée, les Français tombent, leurs lignes correctes se figent. Ceux qui échappent se blottissent dans les trous d'obus, puis se rassemblent et, par petits paquets, s'infiltrent d'entonnoir en entonnoir jusqu'aux défenses. Leur nombre diminue à mesure qu'ils avancent. Quelques-uns, rendus furieux, se dressent, visent avec soin, tirent mais tombent eux aussi, frappés à mort. D'autres se glissent, parviennent à franchir le réseau par les brèches étroites et se collent tout contre le parapet. Ils sautent enfin dans la tranchée ennemie, dont les défenseurs cherchent à s'échapper par crainte du corps à corps. Nos baïonnettes clouent sur place le plus grand nombre ; beaucoup d'autres sont faits prisonniers

Ailleurs, les assaillants se heurtent à des fils de fer intacts qu'ils doivent longer en rampant pour atteindre le passage le plus proche. Cette marche de flanc les rend plus vulnérables, peu l'accomplissent jusqu'au bout.

La journée s'avance cependant, nos poilus organisent fiévreusement les positions conquises. Leur petit nombre ne leur permet, malheureusement, d'occuper que des tronçons de lignes allemandes. Au moyen de sacs à terre, ils construisent les barrages nécessaires derrière lesquels ils tiendront tête aux contre-attaques. La première est facilement repoussée. Mais les Allemands s'aperçoivent qu'en certaines de ses parties, leur ancienne première ligne demeure vide d'assaillants. Sournoisement, ils s'y infiltrent, y accumulent des grenades. Les nôtres commencent à manquer de munitions, ils attendent en vain le ravitaillement que doit leur apporter le 2ème Bataillon. Le temps s'écoule, et rien n'arrive, car le barrage redouble de violence au loin sur nos vagues de renfort.

Tranquilles sur ce point, les Allemands tentent une seconde réaction : une pluie de grenades et de minen tombe tout à coup sur nos petits groupes. Comptant sur l'effet produit, les Boches se précipitent et s'efforcent de franchir les barrages ; nos hommes, pour se défendre, ramassent des grenades et des munitions allemandes. On arrive bientôt au corps à corps. La lutte est inégale et ne peut durer bien longtemps ; il faut se replier sous le feu terrible de l'ennemi ou rester entre ses mains. Tous ceux que la ruée boche n'a pas submergés, s'arrêtent à ce premier parti ; et l'exode commence encore plus terrible que l'assaut, car les Français se résignent mal à abandonner leur conquête ; ils résistent au pied des réseaux ennemis en tirant avec les cartouches des morts. Ils ne regagnent leurs lignes qu'à la nuit tombante.

Le lendemain, à Saint-Nicolas, le Régiment se rassemblait sur la route de Bailleul. La plupart des Compagnies, réduites à l'effectif d'une section, avaient perdu tous leurs officiers. Les Adjudants et les Sergents-Majors les rassemblent.

Le reste du mois de juin est consacré au repos. Puis le 83ème occupe durant les mois de juillet, août et septembre, ce même secteur de Chantecler. Les travaux d'organisation et d'aménagement y sont entrepris avec persévérance en dépit des harcèlements incessants de l'artillerie allemande. Le Régiment exécute de nombreuses opérations de détail destinées à fournir sur l'ennemi les renseignements nécessaires à une action ultérieure de plus grande envergure. Celle-ci se produit le 25 septembre coïncidant avec l'offensive de Champagne.

Un mois s'écoule à la Butte du Mesnil sans incident notable. Le 9 août, le 83ème occupe plus à gauche le Sous-Secteur de Moscou, au nord des deux Mourmelon. Le Régiment, par des coups de main hardis, prend contact avec l'ennemi.

Le 31 janvier, à 16 heures, les Allemands tentent sur nos positions une forte attaque, précédée d'une vague de gaz, et accompagnée d'un bombardement intense. Cette attaque fait de nombreuses victimes. Mais les survivants restent à leur poste et empêchent par leur feu les Allemands d'arriver jusqu'à nos fils de fer.

Le soir du 16 avril, les trois Bataillons prennent leurs emplacements de départ : les 1er et 2ème sont en première ligne, le 3ème descend en soutien au nord de la Chaussée Romaine qui va de Reims à Saint-Hilaire-le-Grand. Le 17, à 4 h.45, les bataillons sortent des parallèles en petites colonnes, sous la protection d'un barrage roulant de l'artillerie campagne. Il fait nuit ; d'épais nuages masquent le ciel. Les Allemands, habitués depuis près de huit jours à nos tirs violents , ne se doutent de rien ; quelques obus tombent çà et là sur nos premières lignes, mais ne font aucun mal. Les 300 mètres de terrain qui séparent nos fortifications des postes avancés de l'ennemi sont bientôt franchis, et nos colonnes abordent sans pertes, ce qui fut la première tranchée ; elles la dépassent et progressent vers la seconde. Les Allemands enfin réveillés, s'agitent et lancent de toute part des fusées rouges, des balles sifflent, d'abord comme tirées au hasard provenant de la tranchée d'Erfurt. Puis d'autres, stridentes et rageuses, partent de la troisième ligne où la garnison allemande, qui s'y est réfugiée, forme des nids redoutables de résistance.

Les colonnes progressent toujours, fouillant les tranchées et sondant les abris. Maintenant, de longues files de prisonniers allemands se hâtent vers nos lignes en levant les bras. Terrifiés par notre brusque intrusion, épouvantés par le vacarme que fait entendre l'Artillerie, menacés par leurs propres obus et par les nôtres, ils ne demandent qu'à gagner une zone plus sûre. Sans se laisser distraire, les assaillants gravissent les pentes rapides où la terre pulvérisée par nos obus, forme avec la neige fondue une boue gluante qui s'attache aux souliers et rend la montée plus pénible. L'entrain n'en est pas diminué, c'est à qui arrivera le premier au sommet, d'où l'on apercevra Moronvilliers, Nauroy et la Plaine de Pontfaverger, but de cette journée d'attaque.

Une résistance se dévoile. La tranchée d'Erfurt vient d'être dépassée, nos colonnes sont soudain accueillies par une grêle de balles qui, désormais tirées à coup sûr, font de gros ravages. Les sommets des Monts sont garnis, en effet, de formidables Blockhaus en ciment armé hauts de près de trois mètres, et servant d'abris à des mitrailleuses.

Or, on apprend que la gauche n'a pu avancer, le 85ème s'étant heurté , au Bois de la Grille, à des organisations intactes. Une première contre-attaque allemande, qui doit son succès à cette circonstance, réussit à nous refouler sur la tranchée d'Erfurt. Nos soldats repartent, baïonnette levée sus à l'ennemi qui s'enfuit à leur approche et le réduit nous reste définitivement acquis.

Le lendemain, les projets d'attaque sont différés, et le 83ème reçoit la mission de consolider ses gains. Après huit jours de combats et de travaux pénibles, il laisse un secteur bien défendu, capable de constituer pour une offensive ultérieure, un solide point d'appui.

Un court repos est accordé au 83ème à la suite de ces affaires, il le passe dans la région de Bouy et d La Veuve.



André ANDRIEUX décède le 22 avril 1916 au Bois d'Avocourt (Meuse)















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